Articles

Affichage des articles du 2025

TDAH et culpabilité

Image
  (Attention, le début de cet article comporte des détails assez gore sur la description d'un rêve.) J e trouve que les rêves, c'est souvent un bon indicateur de ce par quoi on passe dans notre vie. Dernièrement, j'en ai fait un d'assez particulier où je devais me faire opérer du cerveau. Opération bénigne mais qui me faisait pas mal flipper. Après avoir eu la tête rasée, je devais, comme pour toute opération du cerveau, rester éveillée. Puis quelques dizaines de minutes plus tard, je me sens glisser de la chaise sur laquelle j'étais assise et me suis retrouvée à moitié avachie par terre. Personne ne s'occupait de moi. La chirurgienne m'a dit alors que tout était fini, que je pouvais me relever et m'en aller. J'ai à peine eu le temps de me relever et de la voir s'en aller que j'ai senti un truc visqueux tomber de ma tête. C'était mon scalp. On m'avait mis des vis défectueux sur le crâne qui étaient censés me maintenir mon scalpe le te...

Mon TDAH, mes hyperfixations et moi

Image
C e qui a probablement fait que mon TDAH passe complètement inaperçu au reste du monde, comme à moi-même, pendant toutes ces années, c’est qu’ à chaque fois que mon trouble se manifestait, tout était fait pour le faire taire . C’était notamment le cas pour mes multiples obsessions ou hyperfixations . Il n’est pas rare, quand on a un TDAH, d’avoir en commun avec les personnes autistes le fait de développer des centres d’intérêt très intenses , ce qu’on appelle les hyperfocus , et de se documenter à fond sur un sujet jusqu’à ne penser qu’à ça, d’en parler des jours, des semaines, parfois des mois. Enfant, j’ai eu plusieurs hyperfixations qui ont suscité pas mal de désintérêt, voire d’agacement, chez mon entourage. « Oui, c’est bien mignon tout ça, mais reviens un peu à la réalité ! Redescends de ton nuage, la vie, ce n’est pas ta petite passion enfantine. »  La seule obsession que je dirais avoir été tolérée et même appréciée, c’est mon engouement pour l’univers de Tintin. J’ai gran...

Être une femme avec un TDAH

C e qui m’agace à chaque fois, c’est de lire ou d’entendre des témoignages de femmes qui, lors de leur passage chez des professionnels de santé, voient leurs souffrances complètement balayées d’un revers de main. «  Vous êtes fatiguée ? C’est psychologique.  » «  Vos règles sont très douloureuses ? C’est psychologique, vous êtes trop douillette.  » «  Vous pensez avoir un TDAH ? C’est dans votre tête, vous n’avez pas de TDAH.  » Et ça me met hors de moi. Parce que ces femmes-là, une fois qu’elles ont eu la force de revendiquer leur droit le plus légitime à exprimer un doute, une souffrance auprès d’un·e professionnel·le, perdent tout espoir et toute confiance en la médecine lorsqu’elles sont renvoyées sans réponse. Dans mon propre parcours, j’ai eu beaucoup de chance  : je n’ai consulté les professionnels de santé que je vois aujourd’hui que lorsque j’étais certaine d'être safe avec eux. Mais cela m’a demandé des mois de recherches, de conseils, de lectures, d’auto-se...

La légitimité du témoignage quand on est une personne concernée par le TDAH

" Du blabla validiste, comme d'habitude avec elle. Suivant. " C ette phrase, je l'ai lue dans un des groupes Facebook consacré au TDAH dans lequel j'ai partagé mon dernier article . Comme dans tout ce qu'on peut trouver sur les réseaux sociaux, les remarques désobligeantes et sèches sont monnaies courantes. On m'a même dit qu'à partir du moment où je m'exprime en public, je dois m'attendre à des retours donc indirectement, à des retours de ce style. Pour autant, je ne suis pas d'accord. Je refuse de rentrer dans ce jeu, à plus forte raison quand la personne qui a écrit ce message a elle-même le TDAH et qu'elle sait ce que ça quand, avec un TDAH, quand on reçoit ce genre de propos abruptes, sans aucun argument derrière. La liberté d'expression, ça n'est pas l'insulte, ni le sarcasme gratuit sans remise en question. Ce monde est une jungle, mais ça n'est pour autant permis de se comporter comme des sauvages sans penser au...

Notre TDAH dans un monde idéal  serait-il un trouble ou une différence ?

Image
O n peut lire quelque fois, ici et là, que le vrai problème du TDAH, ce n'est pas le TDAH lui-même, mais l'ensemble des facteurs environnementaux . Ce qui rend le TDAH difficile à vivre, c'est tout ce qui l'entoure. Dans une société 100% inclusive, on imagine qu'il n'y aurait plus de TDAH.   Il y a dans cette affirmation autant de choses justes que de points discutables. Le TDAH c'est un trouble qui touche environ 5% de la population mondiale. Vivre dans un monde meilleur ne l'effacerait pas. Sans doute que ça le rendrait plus supportable, mais ça ne l'éradiquerait pas, parce qu'on ne change pas un cerveau dont la structure est différente . Quand on a un TDAH, on nait avec et on meurt avec. Et il en sera toujours ainsi. Après mon diagnostic, je me suis souvent demandé si ma vie aurait été différente si j’avais pu bénéficier d’un accompagnement adapté tout au long de ma scolarité. Est-ce que j’aurais été moins cabossée si j’avais grandi dans un...

Santé mentale, TDAH et pseudosciences : pourquoi l’esprit critique est vital

Image
Avertissement : je ne suis qu’une personne lambda qui émet une opinion. Je ne suis pas professionnelle de santé, mais une personne concernée par le TDAH, et je souhaite partager mon point de vue pour inviter à penser, réfléchir, et peut-être même remettre en question nos propres certitudes. S avoir qu'on a un TDAH, c'est un soulagement oui, et une colère immense aussi. Je l'ai mentionné dans le précédent article. Mais c'est aussi d'autres combats à mener. Celui de réhabiliter sa légitimité à être de ce monde, à avoir droit à du soutien. C'est le combat de repenser sa vie, de la recommencer presqu'à zéro . Si j'étais toute seule, je crois que j'aurais lâché la rampe.  Quand vous avez un entourage proche sain et stable, ça rend le quotidien beaucoup plus supportable. Attention, ça ne veut pas dire que tout va mieux, ça évite déjà de se retrouver au fond du fossé. C'est un équilibre vital. Et cet équilibre émotionnel sain et stable, je ne l...

L'après diagnostic, entre amertume et soulagement

  J 'ai eu mon diagnostic du TDAH fin 2023, la veille de mes 37 ans, donc. Quasi 40 ans d'errance psychologique et médicale pour enfin comprendre enfin que j'ai un TDAH, mais aussi intégrer que dans ce TDAH, il y a énormément de points handicapants qui ne se limitent pas qu'à la maudite trinité, inattention, hyperactivité et impulsivité . Par exemple, depuis mon diagnostic, j'ai compris qu'avoir un TDAH, ça englobe plein de choses comme faire tomber des objets. Toute mon enfance, j'en ai cassé des tasses, des assiettes, des verres... Une maladresse motrice que j'ai attribuée à la dyspraxie mais que la prise du traitement a réduite de manière significative. ( même si le soupçon de la dyspraxie reste ) Mon plus gros cauchemar quand j'étais gamine, c'était quand on me demandait d'aller chercher un objet qui se trouvait dans une autre pièce parce que trois fois sur quatre, je ne le trouvais jamais . Il pouvait être sous mes yeux, je ne le trouva...

Journal d'une TDAH(ieuse)

J e ne sais pas si l’algorithme est le reflet d’un validisme généralisé ou s’il a juste compris que jouer sur nos angoisses et nos difficultés exécutives est le moyen le plus efficace de nous garder captifs. Mais une chose est sûre : c'est que ça fonctionne .  Il faut dire, quand tu vois un micro-trottoir où on demande à des mecs s’ils pourraient faire atterrir un avion en cas d’urgence, et qu’ils répondent “ Oui, évidemment! ” sans l'once d'une hésitation, tu comprends pourquoi ces mêmes gars se sentent experts en santé mentale sur les réseaux.  Fake news, ignorance totale, zéro notion scientifique ou psy, et aucune gêne à balayer des années d’études d’un revers de la main.  Dans un monde où l'opinion est devenue plus importante que les faits, c'est maintenant qu'on doit tirer la sonnette d'alarme.  La santé mentale n'est pas une opinion. Elle se base sur des faits . Si on parle autant du TDAH, c'est parce qu'on est dans une époque où parler de ...

Qui sommes-nous pour juger ?

  Il y a quelques années, j'ai regardé les premières saisons de la série " Orange is the new black " qui tourne autour de la vie de femmes détenues.  Ce visionnage avait réactivé en moi un questionnement vieux de plusieurs années, à savoir:  est-ce qu'un criminel cesse d'être un être humain dès lors qu'il commet son crime? La réponse est loin d'être aussi simple. Le problème, c'est que lorsque l'on lit des articles dans le cas de crimes sexuelles et/ou de féminicides, il y a une trop grande considération pour les coupables et presqu'aucune pour les victimes .  Longtemps, je me suis questionnée sur ce qui motive un être humain à commettre l'innommable.  Quand ça arrive, on lui souhaite la prison à la vie, sa mort sociale, voire sa mort tout court. Et quand la personne sort de prison, qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'elle y a appris ? A-t-elle seulement compris? L'a-t-on aidée à éviter d'aller en prison? Et qua...

• J'ai un TDAH, et je vous emmerde •

Image
  Voilà, dit comme ça, je suis sûre de capter votre attention. Maintenant que toutes les personnes avec un TDAH peuvent enfin sortir du placard, pour la plupart après des décennies de persécution, d'errance et de psychophobie ordinaire, s'il y a bien une chose qu'il m'est devenu impossible de tolérer davantage, c'est l'avis des non concerné·es. " On a tous des problèmes d'attention ", vient rejoindre le classique " Mais on est tous un peu autistes ", ou encore le " Mais on est tous un peu bipolaire s". Vous avez passé des années à vous battre pour rentrer dans le moule, sans succès, vous avez claqué des centaines d'euros dans les diagnostics, commencé le médicament, êtes reconnu·e comme travailleur·se handicapé·e, et malgré cela, il y a les non concerné·es (ou bien des TDAH et/ou souffrant·es de troubles psys qui s'ignorent) qui viennent se planter devant vous pour vomir en pleine figure le florilège d'inepties suiva...

Dédiaboliser la vulnérabilité

Rappel:  Cet article est la résultante d'une opinion subjective et non l'énumération de faits certifiables. Tout ce que vous lirez ne fait pas office de vérité absolue. Je suis un être humain qui exprime sa vérité, sa perception subjective du monde.  Bonne lecture. Mes mots vont être assez durs mais j'ai besoin de les exprimer.  Je pense que l'on pousse les gens au suicide. On ne s'attarde jamais sur les causes des souffrances. Nous ne regardons pas assez les gens autour de nous, ni même ne sommes assez attentifs aux signes, à ces détails de souffrance qui transpirent chez l'autre, pour peu que ça soit perceptible. Se demande-t-on sincèrement comment on va ? Et puis, comment peut-on se soucier de savoir comment vont les autres si l'on ne sait pas soi-même comment on va ?  Si je ne me connais pas assez, ni ne suis pas assez attentive à mes émotions, mes propres douleurs, comment puis-je être attentive à celles des autres ?  Et puis, comment est-on attentif à...

° Croire, quand on est neuroatypique °

Je voulais continuer ce blog en parlant des spécificités du TDAH, notamment à travers mon expérience personnelle, mais j’ai envie d’aborder quelque chose qui me chiffonne encore : la foi. Ou plutôt, le fait d’avoir des croyances . Comme je l’ai dit dans un précédent article, la religion, ou les religions, n’ont jamais trouvé d’écho en moi. Gamine, j’ai grandi athée par défaut. Ma pensée et mon imaginaire se sont structurés autour d’apprentissages scientifiques. J’étais fascinée par le corps humain, le squelette, le cerveau, la mécanique d’un corps qui fonctionne en totale autonomie. Il n’a jamais été question de foi. À la maison, personne n’en parlait et à l’école non plus. Et pourtant, dans les années 90, la foi était encore bien plus présente qu’aujourd’hui. Il restait des résidus de croyances. Puis, à l’adolescence, j’ai fait mes recherches, j’ai développé mon intérêt seule, sans influence extérieure. Pendant longtemps, les EMI ( expériences de mort imminente ) m’ont fascinée. P...

° Pseudosciences °

Image
L 'ignorance est le terreau des dérives. Les pseudosciences sont le terrain de jeu parfait pour les dérives sectaires. J'ai passé quelques années dans le milieu new age. N'adhérant à aucune religion, je voulais me tourner vers une spiritualité " neutre ". Avec le courant New Age, tout était parfait: pas de Dieu, pas de cultes. Juste une pensée libre, presque laïque . Mon sujet préféré c'était les EMI (expériences de mort imminente). Sujet étudié depuis des décennies mais devenu ultra tendance dans les années 2010. J'ai dévoré tous les livres qui en parlaient, en plus d'avoir une croyance en la vie après la mort. J'ai entre autre lu Stéphane Allix, J-J Charbonnier, Patricia Darré, Olivier Chambon, etc. La liste est longue. J'ai rapidement repéré des propos incohérents et inquiétants . Dans un de ses livres, une journaliste se présentant comme médium aborde des thématiques telles que la vie après la mort, l'existence de 'l'au-delà...

° Oversharing - Quand le surpartage du TDAH amène des ennuis °

Image
D ernièrement, je suis arrivée à un point de saturation en ce qui concerne les réseaux sociaux. J'ai subi du harcèlement en ligne, pour une parole extrêmement maladroite échangée en message privé avec une autre personne. Bien évidemment, je m'en suis sincèrement excusée auprès de ladite personne. Mais nos échanges privés ont été partagés - à chaud - en public, sur les réseaux sociaux, et j'ai pris en pleine figure des torrents d'insultes. L'un des gros défauts du TDAH, c'est le surpartage ( oversharing pour les intimes ). Et c'est ce que j'ai fait en communiquant en privé avec la personne à l'origine de la vague de harcèlement que j'ai subie. J'ai parlé trop vite. C'est ce qui m'amène à éprouver de la lassitude des réseaux sociaux, après plus de seize ans d'utilisation. S'ils m'ont apporté de jolies rencontres, des opportunités et des échanges passionnants, cet aspect-là ne représente qu'une piètre positi...

° Ce serait p't'être pas débile de ralentir la cadence ... °

Image
  Ç a doit faire quelque chose comme plus de quinze ans que je n'avais pas fait de blogs. Et pourtant, j'adorais ça. Et comme des milliards avec moi, je me suis laissée entrainer par la marée gargantuesque des réseaux sociaux. Je ne l'ai pas vu venir. Ni moi, ni personne d'autre d'ailleurs. Je passe actuellement par une crise qui remet tout en question. Je suis artiste-auteure et illustratrice . En galère depuis de trop longues années, comme la quasi totalité des artistes. ( Et oui, tout le monde dans la BD n'est pas Riad Sattouf ) A mon actif, il y a trois romans graphiques dont le dernier, auto-édité, qui traite du TDAH . C'est mon bébé à moi, voilàààà Pour cette BD, j'en ai chié. En vrai, j'en ai chié pour toutes les autres. J'ai eu deux diagnostics en 2023,  le syndrome de Tourette, et le TDAH. Et comme dirait mon psy, à mon âge c'est un retournement de table. Ta vie entière défile devant toi et tu saisis tout ce que tu t'es mangé d...