Dernièrement, je suis arrivée à un point de saturation en ce qui concerne les réseaux sociaux. J'ai subi du harcèlement en ligne, pour une parole extrêmement maladroite échangée en message privé avec une autre personne. Bien évidemment, je m'en suis sincèrement excusée auprès de ladite personne.
Mais nos échanges privés ont été partagés - à chaud - en public, sur les réseaux sociaux, et j'ai pris en pleine figure des torrents d'insultes.
L'un des gros défauts du TDAH, c'est le surpartage (oversharing pour les intimes).
Et c'est ce que j'ai fait en communiquant en privé avec la personne à l'origine de la vague de harcèlement que j'ai subie. J'ai parlé trop vite.
C'est ce qui m'amène à éprouver de la lassitude des réseaux sociaux, après plus de seize ans d'utilisation. S'ils m'ont apporté de jolies rencontres, des opportunités et des échanges passionnants, cet aspect-là ne représente qu'une piètre positivité. Majoritairement, ils me sont néfastes. Parce que tout va trop vite, beaucoup trop vite et je me sens dépassée. Ce n'est pas forcément un problème générationnel. Je pense que toutes les générations se sentent paumées avec autant de violence et d'agressivité numérique, couplées à celle IRL.
Le TDAH est mis à rude épreuve avec le numérique. Car, contrairement à ce que les pseudosciences disent, les écrans ne créent pas le TDAH mais en accentuent les symptômes. Ils captent notre attention, titillent notre dopamine. L'agressivité est autant un poison qu'un stimulant pour le cerveau. Et on réagit plus vite qu'on ne pense. Je ne pense pas que le surpartage soit plus probant en ligne qu'IRL, mais le numérique n'aide pas, bien sûr.
Exiger une attitude irréprochable, impeccable, hors
de tout soupçon est impossible. Nier qu'être humain, c'est être fait de
failles, c'est courir à sa propre perte. Les erreurs sont humaines,
pour peu qu'elles soient reconnues et réparées ou tout du moins
regardées en face. Je ne parle pas des erreurs volontaires et sans aucun
scrupule, non. Je parle des erreurs dont on se rend compte plus tard ou
après coup, et que l'on remet en question.
On se trompe, on blesse sans le vouloir, on a des biais. Et tout ça sert
souvent d'apprentissage pour ne plus reproduire les mêmes erreurs. Je
ne me cache pas derrière le TDAH, car s'il explique bien des attitudes
maladroites, il ne les justifie pas. Ce n'est pas parce que les mots
sont allés plus vite que ma pensée qu'il faut en minimiser les
conséquences de leur impact. Il faut néanmoins prendre en compte que
c'est souvent plus fort que soi, et qu'il est fort probable qu'on
recommencera encore et encore à se tromper, à blesser sans le vouloir.
Et si on ne peut pas empêcher cela, la chose à faire est de l'assumer,
de s'en repentir et de faire ce qu'il faut pour réparer ses erreurs,
quand cela est possible.
Mais inviter au harcèlement ne fait qu'écarteler le problème, sans l'éradiquer.
C'est là aussi où le TDAH est un danger pour nous-mêmes.
Il peut arriver que des personnes, conscientes de la difficulté de celles avec un TDAH, s'en servent pour leur faire du mal.
Ça fera l'objet d'un prochain article.
Tatie Belmas
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