° Croire, quand on est neuroatypique °

Je voulais continuer ce blog en parlant des spécificités du TDAH, notamment à travers mon expérience personnelle, mais j’ai envie d’aborder quelque chose qui me chiffonne encore : la foi.

Ou plutôt, le fait d’avoir des croyances. Comme je l’ai dit dans un précédent article, la religion, ou les religions, n’ont jamais trouvé d’écho en moi. Gamine, j’ai grandi athée par défaut. Ma pensée et mon imaginaire se sont structurés autour d’apprentissages scientifiques. J’étais fascinée par le corps humain, le squelette, le cerveau, la mécanique d’un corps qui fonctionne en totale autonomie. Il n’a jamais été question de foi. À la maison, personne n’en parlait et à l’école non plus. Et pourtant, dans les années 90, la foi était encore bien plus présente qu’aujourd’hui. Il restait des résidus de croyances.

Puis, à l’adolescence, j’ai fait mes recherches, j’ai développé mon intérêt seule, sans influence extérieure.
Pendant longtemps, les EMI (expériences de mort imminente) m’ont fascinée. Pour être honnête, avec mon TDAH, elles sont devenues une obsession. L’une des rares hyperfixations qui perdurent encore aujourd’hui.
Pendant longtemps aussi, les EMI ont été un mystère, attisant une certaine excitation d’avoir — peut-être — la preuve que notre conscience subsiste après notre mort. Parce que, gamine, le néant me terrifiait. D’abord pour moi-même. Plus tard, il me terrifiait pour celles et ceux que je m’apprêtais à voir mourir avant moi.

Puis, il y a eu des études qui, récemment, commencent à expliquer les EMI avec des arguments factuels. En gros, notre cerveau, au moment où nous mourons, est hyperactif et se concentre pour faire en sorte que notre transition vers la mort se passe de la manière la plus douce possible. C’est, je crois, ce qui se passe quand le cerveau manque d’oxygène, comme quand on se noie. Le manque d’oxygénation, arrivé à son paroxysme, fait ressentir à ce moment-là un bien-être intense qui rend la mort moins insoutenable. En gros, notre cerveau nous protège du traumatisme existentiel de la fin macabre.

Alors oui, il est possible que les choses soient aussi « simples » et factuelles que cela.
Pour autant, est-ce que cela doit invalider les croyances et la foi des un·es et des autres ? Non. Pourquoi ? Parce que, scientifiquement parlant, il est prouvé que la foi fait du bien au cerveau. Certaines croyances rassemblent les gens, leur permettent de créer du lien et, quand la foi est bien comprise et non pas mal interprétée, il en résulte un véritable désir de partage et d’amour. Amour au sens noble et vaste du terme.

Chez une ou deux personnes que j’ai rencontrées — l’une protestante et l’autre musulmane — il m’est arrivé de ressentir que leur foi leur faisait répandre une forme d’amour presque maternelle, au point que ça m’en a troublée. Une manière d’aimer semblable à celle d’une mère. Un amour inconditionnel ?

Il y a ce que la science explique, et il y a ce qu’elle n’explique pas. Ou tout du moins, pas encore.
Ce qu’elle prouve, en revanche, c’est que tout ce qu’il y a autour de nous n’est que pure magie. L’immensité de l’univers, les atouts incroyables d’espèces animales, la beauté du vivant, de la nature… tout cela est une preuve évidente de la richesse de ce qui est.

Si nous sommes le fruit du hasard, c’est quand même un beau hasard.
Si notre conscience était dans le néant, et qu’elle en surgit au moment où l’ADN de nos parents se rencontre pour ensuite disparaître à notre mort, cela reste un hasard... troublant. Ou pas.

Hergé aimait citer Nietzsche et sa phrase célèbre : « Les convictions sont des prisons. »
Les certitudes absolues sont un danger. La seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien.
Et s’il y a des choses qui s’expliquent de manière pragmatique, il y en a aussi d’autres qui recèlent du mystère, et qui ne peuvent pas se limiter à une explication scientifique seule.

Toutefois, en l’état actuel des choses, seule la science peut expliquer une immense partie des phénomènes. Le reste n’est que spéculation.
Et c’est le mélange entre la spéculation et le factuel qui est un danger — pas le fait de croire.

Et vous, qu'en pensez-vous ?



Pour aller plus loin:

° Une étude révèle pourquoi notre cerveau simule des vision de l'au-delà pendant une mort imminente.
https://lanature.ca/2025/04/07/une-etude-revele-pourquoi-notre-cerveau-simule-des-visions-de-lau-dela-pendant-une-mort-imminente/item/5-les-neurotransmetteurs-des-messagers-qui-creent-lillusion-5

° Voici comment la foi en Dieu dope le cerveau humain
https://www.science-et-vie.com/article-magazine/voici-comment-la-foi-en-dieu-dope-le-cerveau-humain


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