Il y a quelques années, j'ai regardé les premières saisons de la série "Orange is the new black" qui tourne autour de la vie de femmes détenues.
Ce visionnage avait réactivé en moi un questionnement vieux de plusieurs années, à savoir:
est-ce qu'un criminel cesse d'être un être humain dès lors qu'il commet son crime?
La réponse est loin d'être aussi simple. Le problème, c'est que lorsque l'on lit des articles dans le cas de crimes sexuelles et/ou de féminicides, il y a une trop grande considération pour les coupables et presqu'aucune pour les victimes.
Longtemps, je me suis questionnée sur ce qui motive un être humain à commettre l'innommable.
Quand ça arrive, on lui souhaite la prison à la vie, sa mort sociale, voire sa mort tout court.
Et quand la personne sort de prison, qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'elle y a appris ? A-t-elle seulement compris? L'a-t-on aidée à éviter d'aller en prison? Et quand elle sort, comment l'aide-t-on à réapprendre son retour dans le monde des vivants ?
Et les victimes? Les entend-on? Prend-on la peine de les écouter ? Les soutient-on? Comment les aide-t-on à reprendre leur souffle, à leur rendre justice? Les aide-t-on à réapprendre à vivre, à aimer, à refaire confiance en l'Autre ?
Qui sont ces humains qui détruisent des vies? Qu'est-ce qu'il s'est passé? Suffit-il de les nommer comme des monstres et d'en rester là, ou bien ne vaut-il pas mieux prendre le mal par la racine? Quelqu'un qui a été proche de moi aux premières années de ma vie a fait du mal à une enfant. Après la colère et le dégoût sont venues d'autres questions. Cette personne est sortie de ma vie depuis des décennies, mais je ne peux m'empêcher de penser, depuis que je sais ce qu'elle a fait:
"Pourquoi?"
Quand quelqu'un commet un crime, la pensée animale de la haine envers le criminel demeure humaine. Si on détruit ceux qui me sont les plus chers, j'aurai cette réaction animale. Mais après? Que fait-on de ces humains qui ont merdé ? On leur souhaite la mort? Et ensuite, une fois qu'ils sont morts, qu'est-ce qu'il se passe ? On souhaite la mort du suivant qui a commis la même horreur ? On fait quoi de ce qui pousse ces hommes à devenir des monstres alors qu'ils sont humains comme nous le sommes ? Et qu'est-ce que ça raconte de notre propre noirceur? Quelles sont nos propres erreurs et nos propres noirceurs? Sommes-nous mieux? Et en quoi? De quoi pouvons-nous nous vanter ?
Parce que ces personnes-là, ce sont des gens ordinaires. Nos parents, nos amis, nos voisins, notre entourage. Des gens qui mènent une vie ordinaire, semblable à la nôtre. Ils ne sont pas différents de nous. Comprendre ce qui amène une personne à commettre l'innommable, ce n'est pas l'excuser, c'est chercher quels sont les paramètres à prendre en compte, pour éviter que d'autres drames se reproduisent. Il existe une justice restaurative, elle est nécessaire, mais est-ce que cela peut suffire ?
Notre monde est malade. Le système de domination tel qu'il est, est le problème. Ne vaut-il pas mieux qu'on en échange entre nous? Qu'on apprenne à s'asseoir, et en parler ensemble? Avec humilité.
Qui sommes-nous pour juger? Quelle est notre place dans le jugement ?
Et surtout, jusqu'à quel point peut-on se permettre l'empathie et le désir de comprendre les motivations d'un criminel? Où sont les limites de la décence en terme d'empathie? S'indigner, souhaiter le pire, c'est humain. Et normal. Mais ce qu'on fait de ça après pourrait ouvrir les portes d'un questionnement important: comment fait-on pour que ces horreurs ne se reproduisent plus jamais?
Et vous, qu'en pensez-vous ?
Qui sommes-nous pour juger ?
• J'ai un TDAH, et je vous emmerde •
Voilà, dit comme ça, je suis sûre de capter votre attention.
Maintenant que toutes les personnes avec un TDAH peuvent enfin sortir du placard, pour la plupart après des décennies de persécution, d'errance et de psychophobie ordinaire, s'il y a bien une chose qu'il m'est devenu impossible de tolérer davantage, c'est l'avis des non concerné·es.
"On a tous des problèmes d'attention", vient rejoindre le classique "Mais on est tous un peu autistes", ou encore le "Mais on est tous un peu bipolaires".
Vous avez passé des années à vous battre pour rentrer dans le moule, sans succès, vous avez claqué des centaines d'euros dans les diagnostics, commencé le médicament, êtes reconnu·e comme travailleur·se handicapé·e, et malgré cela, il y a les non concerné·es (ou bien des TDAH et/ou souffrant·es de troubles psys qui s'ignorent) qui viennent se planter devant vous pour vomir en pleine figure le florilège d'inepties suivant:
"Ton TDAH, c'est pas une excuse. On a tous un TDAH, on est tous déconcentrés, on est tous inattentifs, on est tous... on est tous... cherche pas d'excuse pour justifier ta flemme, tu t'inventes des histoires pour te rendre intéressant·e, etc".
Vous savez, le plus chouette quand on a reçu un diagnostic, bien après le soulagement d'enfin savoir ce qui nous pourrit considérablement la vie depuis qu'on est en âge de ne plus chier dans sa couche, c'est que tous les mécanismes de sur-adaptation qu'on avait mis en place pendant des décennies pour ne pas faire trop de vagues, pour essayer un tant soit peu de ressembler aux gens normaux, et bien ces mécanismes explosent tous, non pas un à un, mais d'un seul coup.
Et quand ça pète, ça fait quelques petits dégâts. D'un coup, les gens ne comprennent plus pourquoi on cesse de se justifier, de s'écraser, de se ratatiner devant eux. D'un coup, les gens ne comprennent plus pourquoi on leur balance toute notre rage et notre colère en pleine figure voire que l'on coupe les ponts avec eux. D'un coup, ils ne comprennent plus notre impatience, notre fatigue, nos moments d'égarement qu'on ne leur cache plus. Quand on a passé toute une vie à faire semblant d'être normal et à approuver quand on nous disait injustement qu'on avait de sérieux efforts à faire, qu'on n'était rien d'autres que des paresseux indignes et involontaires, bousillant au passage des années de confiance en soi et nourrissant les pulsions suicidaires, le masque explose de lui-même. On ne peut plus et on ne sait plus faire semblant.
Je lis ça et là sur les réseaux des gens qui disent ne pas parler de leur TDAH, même après ayant eu un diagnostic, par crainte mais aussi par épuisement, de se prendre chaque jour, comme dans "Un jour sans fin" les mêmes remarques, les mêmes phrases assassines en pleine poire. Chacun·e fait comme cela lui est possible pour continuer de (sur)vivre dans ce vaste monde validité et psychophobe.
Mais je crois que pour ma part, j'ai décrété qu'il était hors de question de fermer ma bouche. Mon diagnostic étant tout frais (un an et demi), je suis encore dans ma période où je me présente de la façon non-exagérée suivante:
"Salut, moi c'est Sarah Belmas et je suis neuroatypique, j'ai un TDAH, une humeur dépressive et un trouble anxieux généralisé. Ah oui, j'ai aussi le syndrome de Gilles de la Tourette, sous sa forme légère, ou plutôt sous la forme non médiatisée parce qu'elle n'est pas assez impressionnante pour les spectateurs."
Je vois venir de loin les haters dire:
"Vous voyez? C'est ce qu'on a toujours dit: ce sont des étiquettes pour se rendre intéressant·e! Elles a pas de vie la pauvre, il faut bien qu'elle s'en invente une."
Tu sais, Jean-Daniel, si j'ai envie de me mettre une étiquette, c'est mon problème, parce qu'il s'agit de ma vie. Si j'ai envie de crier haut et fort que j'ai un putain de TDAH, alors oui, je vais le faire. Pas parce que je me la pète, mais parce que j'ai passé près de quarante ans, soit l'intégralité de ma vie, à vivre dans le noir, et à buter sur tout ce sur quoi je marchais. Ma merveilleuse étiquette a enfin éclairé la pièce. Je peux enfin savoir comment marche le bordel dans ma tête pour tenter, du mieux que possible, de cohabiter avec. Alors, tu vois Jean-Daniel, ce que tu peux bien penser de mon étalage sur la voie publique me passe au-dessus de la caboche.
Tu veux que je te dise ? Si tu es si envieux de mon état, alors va-z-y, prends mon cerveau. Découvre la joie des troubles des fonctions exécutives, les études ratées, les comportements impulsifs à risque, l'humeur dépressive, les crises suicidaires, les addictions, la terreur au ventre chaque jour parce que l'anxiété est un monstre qui ne te lâche jamais, les relations toxiques, et tant d'autres choses que j'ai LA FLEMME de t'énumérer parce que je ne suis pas Wikipedia, Jean-Daniel. Je n'ai pas à faire le travail de sensibilisation pour toi, surtout si tu n'as pas vraiment envie de comprendre pourquoi les diagnostics TDAH explosent. Parce que des Jean-Daniel, il y en a mille à l'année et que j'ai autre chose à faire que de perdre mon temps à sensibiliser les complotistes et en plus, de manière diplomatique. Je ne suis pas masochiste, Jean-Daniel. J'ai déjà ma vie à sauver, je ne peux pas me permettre de prendre soin de ton petit validisme.
Tout au long de ma vie, je me suis dit que les seules possibilités pour moi d'être prise en considération dans mes moments de détresse absolue, c'était de m'envoyer à l'hôpital, de me droguer, de me jeter par la fenêtre et que là, peut-être là, avec un peu de chance, celles et ceux qui étaient censé·es m'aider, m'accompagner se seraient dits:
"Merde, elle a vraiment besoin qu'on l'aide, on ne peut plus ignorer ça."
Mais même ça, je savais que ça ne suffirait pas.
Parce que les blessés, les cabossés, les tandis de naissance ou en cours de route, les personnes souffrants de maladies visibles ne sont pas mieux épargnées. Au mieux on les regardera avec pitié, au pire, on les ignorera. C'est vrai ça, on a déjà tellement à faire avec nos propres soucis.
C'est pourtant vrai.
Chacun·e a ses emmerdes.
Et c'est bien pour ça que c'est difficile d'en vouloir à des personnes spécifiques.
Mais quand on a balancé des appels au secours, crié haut et fort qu'on avait besoin d'aide, qu'on pouvait se sentir s'effondrer, et que personne n'a rien fait, même pas un micro-pas en avant, peut-on dire que personne n'est responsable ? Nous sommes toustes responsables de se laisser tomber. Au même titre que ce qui nous en rend responsables, c'est quelque chose qui a du pouvoir et qu'on commet l'erreur de ne pas regarder. Ce quelque chose qui a du pouvoir fait tout pour nous rendre haineux les un·es des autres.
Dans un monde où chacun hiérarchise les douleurs, celles du deuil, celles du handicap, celles de la maladie, celles des traumatismes, comment on peut laisser sa place aux personnes qui ont un handicap invisible ? Je marche sur mes deux jambes, mais mon cerveau et mon âme ne fonctionnent pas comme notre beau petit monde capitaliste voudrait que l'on fonctionne. (Ah oui, j'ai aussi la maladie auto-imune de Hashimoto, encore une autre étiquette!)
Ajoutez à cela d'être assignée femme à la naissance. Déjà qu'être femme, c'est la garantie que toutes nos souffrances seront complètement ignorées, alors celles liées au TDAH et ses commorbidités...
Chaque jour, je le sais, j'entendrai des Jean-Daniel, qui ne sont ni psychiatres, ni neurologues, ni neuropsys, dire que mon TDAH est une invention de Big Pharma, un trouble à la mode et que je ferai mieux de fermer ma gueule, mais je voudrais juste dire à tous les Jean-Daniel que non, je ne la fermerai pas ma gueule, et que je vais brailler. Je vais brailler haut et fort toute ma colère, parce que je n'ai plus rien à perdre. Je suis chaque jour sur le fil du rasoir, à ne pas savoir si j'aurai envie ou non de me réveiller le lendemain.
Alors bien évidemment, Jean-Daniel, que je vais continuer de parler de mon TDAH, de m'en plaindre, de raconter ce qu'il me fait subir, et je continuerai à défendre toutes les personnes qui seront éreintées de devoir se justifier de souffrir d'un handicap. Quoique tu en dises, quoique tu en fasses.
J'ai un TDAH et je vous emmerde.
Ce cri du coeur est le mien mais aussi celui de toutes les personnes qui n'ont plus la force de le faire parce qu'elles sont encore suffisamment détruites pour ne pas y parvenir.
Pour suivre mon travail:
Portfolio • Instagram • Journal d'une TDAH(ieuse)
Dédiaboliser la vulnérabilité
Rappel:
Cet article est la résultante d'une opinion subjective et non l'énumération de faits certifiables. Tout ce que vous lirez ne fait pas office de vérité absolue. Je suis un être humain qui exprime sa vérité, sa perception subjective du monde.
Bonne lecture.
Mes mots vont être assez durs mais j'ai besoin de les exprimer.
Je pense que l'on pousse les gens au suicide. On ne s'attarde jamais sur les causes des souffrances. Nous ne regardons pas assez les gens autour de nous, ni même ne sommes assez attentifs aux signes, à ces détails de souffrance qui transpirent chez l'autre, pour peu que ça soit perceptible. Se demande-t-on sincèrement comment on va ? Et puis, comment peut-on se soucier de savoir comment vont les autres si l'on ne sait pas soi-même comment on va ?
Si je ne me connais pas assez, ni ne suis pas assez attentive à mes émotions, mes propres douleurs, comment puis-je être attentive à celles des autres ?
Et puis, comment est-on attentif à soi ?
Je pense que ça commence dès l'enfance. Apprendre à l'enfant,son enfant, à reconnaître ses propres émotions, les rendre valides, légitimes d'exister, c'est essentiel pour que cet humain en construction sache se connaître, voire se reconnaître.
Je crois avoir déjà dit que le risque de comportement suicidaire est bien plus élevé chez les personnes avec un TDAH Je l'évoque d'ailleurs rapidement dans ma petite BD "Journal d'une TDAH(ieuse)".
Le suicide, c'est encore l'un des nombreux tabous subtilement entretenus dans notre société. J'aime bien entendre un peu partout des spécialistes rappeler que, maladies psychiques ou pas, une personne sur cinq sera concernée par les pensées suicidaires au moins une fois dans sa vie. 3 suicides sur 4 sont commis par des hommes. Dans les années 2000, je lisais une étude estimative qui disait qu'à partir de 2020, le suicide serait la deuxième cause de mortalité dans le monde.
La santé mentale des jeunes a davantage dégringolé ces cinq dernières années. Et il reste encore des gens pour blâmer la jeunesse de ne rien faire, de ne pas se motiver pour travailler. Faire l'autruche et délibérément nier le problème sanitaire dans lequel on nage est un défaut humain indécrottable.
Nier les inégalités sociales, les souffrances individuelles est ce que l'humain sait faire de mieux. Il est plus facile d'attaquer les conséquences de la souffrance que les origines. Si tu vas mal, c'est ta perception de ton épreuve qui la rend difficile. Change d'état d'esprit et tout ira mieux. C'est résumé grossièrement mais c'est ce que l'on subit tous dans notre belle société capitaliste et c'est entretenu aussi à travers les discours new age. Culpabiliser les gens en les rendant responsables de leurs souffrances et de leurs "échecs", les pousser à se dépasser, tout pour ne pas remettre en question un monde qui ne s'adapte pas, qui n'est pas équitable, pas égalitaire, pas assez humain, qui ne répartit par les richesses. Tout ce qui sort d'une norme sociale pré-établie n'a pas le droit d'exister.
Rares sont les premières tentatives de suicide qui débarquent sans prévenir, même si elles existent aussi. Il y a eu des signes de détresse auparavant, des tentatives ratées. Et d'autres cas où on n'a rien vu venir. À qui en vouloir de ne rien voir ? Une personne ? Plusieurs ? Ou bien faut-il à en vouloir à tout un système, une société défaillante ? La réponse est complexe.
Dans les années 2010, on vivait l'ère de la pensée positive. La joie à outrance, avec interdiction de la moindre négativité. Cette pensée positive devenait une injonction au bonheur. Si tu vas mal, c'est de ta faute. Si le monde tourne mal, ce n'est pas lui le problème. Tu ne souffres pas d'inégalité sociale, ni de validisme, ni de psychophobie. Non, tu n'es pas niée dans tes souffrances. Le vrai problème, ce n'est pas ça. Le vrai problème, c'est comment toi tu vas réagir à tout ce que tu te prends dans la figure. Si tu réagis mal, si tu souffres, ça n'est pas ce t'a envoyé la souffrance en pleine figure le problème, c'est toi. Tout dépend de ta réaction. Ne prends rien mal, tu es plus forte que ça. Si tu réagis mal, c'est ton égo, il faut que tu surpasses ton égo. Si tu as des problèmes de santé, c'est l'univers qui te rappelle que tu es sorti de l'essentiel, c'est une épreuve qui doit t'en apprendre sur toi. Et au diable ces histoires de génétique, de facteurs environnementaux. C'est toi qui te crées des problèmes.
* Ironie *
C'est vrai ça, après tout, les traumatismes liés aux violences sexuelles, conjugales, familiales, le rejet social, la solitude, tout ça n'est pas la faute d'un système, c'est la faute de la victime, toujours. Dans le fond, quitte à aller aussi loin, les personnes nées avec un handicap lourds ou bien, les enfants à l'autre bout du monde qui meurent sous les bombes, peut-on aussi dire que c'est un peu de leur faute tout ce qui leur arrive ? N'ont-ils pas commis l'erreur de laisser leur égo les dominer ?
Le plus dur dans cette histoire, c'est de se dire que c'est impossible d'en vouloir à des personnes spécifiques. Parce que ces mêmes personnes sont elles aussi victimes d'un système qui les pousse à se détruire et à détruire les autres. Les victimes peuvent devenir des bourreaux. Si nous sommes dans un monde qui n'a eu de cesse d'avancer dans le "progrès", il n'y a aucun progrès sur la question de la compréhension des émotions, les nôtres comme celles des autres.
Sur ces questions-là, je pense que nous en sommes encore à l'ère préhistorique.
Je ne m'exempte pas d'avoir peut-être fait partie de ces personnes qui n'ont rien vu, rien entendu de la souffrance des autres. Si je suis victime d'un système qui a fait que 95% de ma vie a été assaillie de pensées suicidaires, je ne suis pas toute blanche. Probablement que mes propres souffrances m'ont empêchée de voir celles des autres. Et peut-être que les personnes qui n'ont pas été capables de m'aider étaient, pour certaines d'entre elles, assaillies par leurs propres douleurs. La pureté n'existe pas. La pensée binaire n'existe pas. C'est loin d'être aussi simple. Notre humanité est faite de failles, de contradictions, de retours en arrière, de remises en question, de jugements de valeur, d'erreurs.
On fait quoi de ça, me diriez-vous ?
La réponse toute faite n'existe pas. Mais on peut commencer à voir ensemble les pistes à explorer.
Quand est-ce que vous avez demandé sincèrement à une personne comment elle va pour la dernière fois ? Pas le "ça va" traditionnel dont on se fiche de la réponse, mais le vrai "ça va?" qui impliquera de vous asseoir quinze, voire vingt minutes, de temps à temps, pour écouter. Juste écouter. Parce que très souvent, j'ai remarqué que les gens ne veulent pas forcément qu'on leur donne de solutions. Ils veulent souvent qu'on les écoute, qu'on les considère, et qu'on leur rappelle qu'ils sont légitimes dans leur chagrin, leurs injustices. Ils ont besoin qu'on leur dise: "je te crois", " je t'entends", "c'est injuste ce que tu vis", "je suis tellement triste pour toi", "tu me touches". Ça, c'est la première étape; être dans l'empathie et la reconnaissance de ce que vit l'Autre.
Ensuite, on peut commencer à envisager de trouver une solution. Mais on ne peut pas survoler ce que ressent une personne.
Fuir les émotions des autres, n'est-ce pas une manière de fuir les nôtres ?
Je pense que notre monde ne laisse pas assez de place à l'intime, voire à notre profonde vulnérabilité. Pas tellement parce que cette vulnérabilité ouvrirait la porte aux abus, mais parce que cette vulnérabilité ainsi exposée ne ferait que révéler notre profonde humanité. En quoi cela est-il mal d'être vulnérable ?
Pour commencer à changer ce monde, probablement faut-il envisager de regarder en face sa propre vulnérabilité. Ensuite, serons-nous sûrement capables de pouvoir reconnaître celles des autres et d'en prendre soin.
Qu'en pensez-vous ?
Qui sommes-nous pour juger ?
Il y a quelques années, j'ai regardé les premières saisons de la série " Orange is the new black " qui tourne autour de la v...
-
Voilà, dit comme ça, je suis sûre de capter votre attention. Maintenant que toutes les personnes avec un TDAH peuvent enfin sortir du plac...
-
D ernièrement, je suis arrivée à un point de saturation en ce qui concerne les réseaux sociaux. J'ai subi du harcèlement en ligne, pou...